Vers l'aperçu

Comment changer l’école?

Comment pouvons-nous améliorer les résultats scolaires  de nos élèves et réduire les inégalités ? C’est la question posée par Itinera lors d’une conférence organisée à Bruxelles ce lundi 10 juin 2013  avec des intervenants de premier plan comme le ministre polonais de l’enseignement (le professeur Maciej Jakubowski), la responsable enseignement de l’OCDE (Dr Francesca Borgonovi) et un expert averti de l’enseignement francophone chez McKinsey Belgique (Etienne Denoël).



A première vue la réponse est sans espoir tant les réformes  en Belgique se suivent et se ressemblent en produisant aucun effet. Par exemple un rapport récent de la commission de pilotage de l’enseignement en Communauté française révèle que tous les indicateurs sont au rouge au niveau de l’enseignement secondaire.  Si l’on analyse l’effet du décret de 2009  sur l’encadrement différencié, on constate que le redoublement en secondaire a augmenté entre 2009 et 2012 de 17,6% à 20,3% dans les écoles bénéficiant  d’un encadrement différencié  (soit 275 écoles sur 672 écoles). Sur la même période la part d‘élèves en retard scolaire d’au moins un an a augmenté pour passer de 64% à 70%  dans l’encadrement différencié  (contre 50% dans le secondaire sans encadrement différencié).



Dans ce contexte, que nous disent les intervenants à cette conférence itinera ?



Le premier message  est qu’il ne suffit pas de dépenser plus mais de donner la priorité  aux équipes pédagogiques.



Selon Etienne Denoël (McKinsey) et Francesca Borgonovi (OCDE) les quatre clés du succès des systèmes scolaires qui ont le plus progressés dans le monde sont :



(1)      Attirer et retenir des enseignants de qualité



(2)      Améliorer en permanence  les pratiques pédagogiques



(3)      Mettre en place des équipes de direction de qualité responsables et autonomes



(4)      Viser la réussite de chacun pour améliorer la réussite d’ensemble.



En Bref la priorité politique doit aller aux pratiques pédagogiques et à une amélioration constante du travail en classe. En Communauté française c’est le contraire puisque la majorité (70%) des réformes concerne des politiques de structures (réseaux  et filières..) ou de ressources  ( budget  et personnel). Pire les directeurs en Communauté française ne consacrent que 15% de leur temps aux pratiques pédagogiques contre 40% dans les systèmes scolaires les plus performants.



Un second message est qu’il n’existe pas de réforme uniforme ou  de solution miracle qui  conduisent inévitablement au succès.



Il faut en effet moduler la réforme en fonction du niveau de performance de départ. La Communauté française n’a donc pas besoin des mêmes réformes que la Flandre. La modulation doit aussi se faire entre écoles selon le niveau pour ne pas « casser » ce qui fonctionne en voulant remédier à ce qui ne fonctionne pas. Les écoles faibles exigent plus d’encadrement,  et les écoles de niveau plus élevé peu- vent se voir octroyer plus d’autonomie dans les pratiques pédagogiques. Dans les deux cas un meilleur suivi des résultats est nécessaire.



Un  troisième message  est que quelque soit le niveau de départ, tout système scolaire peut assez rapidement progresser de manière significative.



Selon Maciej Jakubowski (Ministre enseignement en Pologne) la Pologne a réussi entre 2000 et 2009 à augmenter  les résultats en lecture de ses élèves de 15 ans au test PISA de l’équivalent d’1/3 d’une année scolaire, tout en réduisant de moitié le nombre d’élèves de niveau faible (passant de 23% en 2000 à 15% en 2009) et en réduisant aussi de moitié les écarts entre écoles.



En fait, Maciej Jakubowski suggère même que cette progression est liée à la réforme de 1999/2000 qui a reporté  d’un an  la sélection  des  élèves entre filières professionnelles et générales (passage de 14  ans à 15  ans). Son analyse révèle en effet que les élèves les plus faibles ont le plus profité de cette réforme et que les élèves les plus fort ont  légèrement régressé, mais que en moyenne les résultats se sont améliorés. Maciej Jakubowski reconnaît que d’autres éléments de la réforme sont aussi responsables de ces résultats comme l’autonomie et la responsabilité via des évaluations externes. La réforme scolaire s’est en fait accompagnée d’une décentralisation politique.



Un quatrième message  est l’importance de l’implication des parents.



Les résultats en classe sont étroitement dépendants  de ce qui se passe à la maison. A cet égard la Pologne a fortement progressée en matière scolaire grâce à une campagne mise en place depuis plus de 10 ans, qui encourage les parents à lire 20’ tous les jours à leurs enfants. Les communes et les médias ont été étroitement impliqués dans cette campagne. Quand on sait que plus de 10% des élèves francophones ne maitrisent pas la lecture à l’âge de 15, on devine l’importance d’un programme de lecture.



Pour  plus   d’informations   contactez   Jean    Hindriks,  Senior   Fellow   Itinera  Institute, 0472/415527.



Pour plus d’informations détaillé, veuillez consulter les rapports sur www.itinerainstitute.org


pr9_reforme_de_lenseignementl_fr.pdf
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