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Elections 2014 - Emploi: De l’assurance chômage à l’assurance emploi

L’assurance chômage belge a beau figurer parmi les plus coûteuses en Europe, elle est aussi parmi les plus mauvaises à mettre les chômeurs au travail. Cela doit changer. Il faut transformer l’assurance chômage en une assurance emploi.



Via un système à deux piliers, tout est fait sur mesure pour le demandeur d’emploi en vue de l’inciter et de l’aider à trouver un nouveau travail aussi rapidement que possible. Cette combinaison d’allocations dégressives et de soutien progressif se transforme pour les cas réellement problématiques en plan d’embauche résiduaire d’une prestation de services sociaux organisée. Personne ne reste sans travail, personne ne reste prisonnier du chômage et personne ne peut encore abuser des allocations de chômage.



Tableau 1: La Belgique dépense beaucoup en assurance-chômage…





Figure 5: …et en tire relativement peu de résultat: une grande partie de nos chômeurs sont coincés dans le chômage de longue durée





Figure 6: … …et en tire peu de résultat: relativement peu de personnes deviennent chômeurs mais celles qui le deviennent le restent en moyenne  trop longtemps





Figure 7: Assurance-emploi: plus de protection, plus de soutien au réemploi, tout le monde actif et  personne au travail en noir





L’assurance emploi repose sur un budget fixe par chômeur, mais dont la composition change en fonction de l’augmentation de la durée du chômage. Le composant passif de l’allocation de chômage est prépondérant au début de la période de chômage. L’allocation peut même être supérieure à son montant actuel : les chômeurs doivent pouvoir chercher un emploi qui leur convient bien et leur revenu doit leur permettre de le faire.



La part de l’allocation de chômage dans le budget total diminue au profit de mesures d’accompagnement au fil du temps. Ces mesures deviennent peu à peu prépondérantes dans le budget. Cela implique une dégressivité des allocations au fil du temps, mais au profit de la progressivité des dépenses d’accompagnement et d’investissement en vue de s’extraire du chômage.



Il est important de stimuler financièrement le demandeur d’emploi qui est effectivement proche du marché du travail. Cela signifie que la baisse de la composante allocation doit débuter suffisamment vite, au moment où un encouragement financier peut avoir l’effet le plus positif, tant sur la recherche d’un nouvel emploi que sur la qualité de cet emploi. La nouvelle dégressivité belge est toutefois très graduelle et ne s’applique entièrement que de manière tardive. Le risque est grand que de ce fait, le groupe-cible soit précisément les chômeurs de longue durée qui doivent justement recevoir une aide supplémentaire pour être à nouveau prêts du marché du travail. En outre, il est également important que les personnes trouvent un travail approprié qui les maintiendra sur le marché du travail. Accepter n’importe quel travail sous la pression du besoin de revenu aura un effet statistique positif, mais risque de se révéler négatif par la suite, tant pour la personne concernée que pour le marché du travail.



L’utilisation du budget progressif pour « l’activation » repose sur les services régionaux de l’emploi, comme le VDAB en Flandre et le FOREM en Wallonie. Il convient de privilégier une activation sur mesure en fonction de la personne et du marché du travail local. Nous devons toutefois veiller à ce que l’accompagnement débute très rapidement, et pour tout le monde. Nous devons également veiller à ce que les services compétents reçoivent des finalités objectives en termes de résultats en matière de remise au travail et soient jugés sur ces objectifs. Dans le cadre de la réforme de l’État, il faudra également réfléchir sur la politique de sanction vis-à-vis des chômeurs réfractaires. En effet, ne serons face au défi de faire exercer les deux perspectives – accompagnement et contrôle/sanctions – par un seul et même niveau de pouvoir, alors que le stimulant financier ou la motivation en vue d’épargner sur les allocations reste au niveau fédéral. Il faudra agir de manière proactive et réfléchie pour assurer un fonctionnement efficace de la combinaison des pouvoirs, sans qu’un des deux objectifs ne supplante l’autre.



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