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Elections 2014 - Financement des entreprises: Définir des labels de qualité et prendre garde à la surrèglementation

Aujourd’hui, le défi est de s’adresser correctement à la population active belge pour qu’elle affecte ses économies durement acquises au financement d’infrastructures, de routes, d’écoles, d’hôpitaux, de centres de soins et, surtout, d’entreprises.



Étant donné la précarité de la situation économique en Europe, les responsables doivent unir leurs efforts pour consolider les entreprises. Et ces efforts ne peuvent pas se limiter à de grands débats sur l’union bancaire ou une meilleure gouvernance européenne. Le soutien d’initiatives permettant de développer plus avant la culture du capital‑risque est un élément clé de ce processus. Le domaine ainsi couvert est évidemment très vaste et commence par la création d’un climat attrayant pour les entreprises.



Le besoin de financements à long terme requiert en l’occurrence de nouvelles initiatives de la part de tous les responsables. Plus spécifiquement dans le cas de la bourse de Bruxelles, on peut noter une certaine préoccupation en ce qui concerne l’illiquidité des actions. Il faut en effet qu’il y ait suffisamment d’actions ‘non contrôlées’ et il est donc nécessaire de surveiller ce qu’on appelle ‘le flottant’ (freefloat). Pour qu’il y ait plus de mouvements d’actions, il faut aussi qu’il y ait plus de traders, mais aussi plus d’investisseurs. On peut également se demander dans ce contexte si les actions belges sont encore suivies par suffisamment d’analystes. Sans oublier divers autres nouveaux phénomènes (potentiels) qui jouent également un rôle à ce niveau, par exemple le déplacement (possible) des centres de décision des grandes banques et l’introduction d’une taxe sur les transactions financières.



Il est important, non seulement pour la bourse de Bruxelles mais aussi pour toute l’économie belge, qu’il y ait suffisamment d’introductions en bourse et que nos entreprises disposent d’autres alternatives que d’être reprises par des investisseurs étrangers, qui bien souvent ne visent que le court terme.



L’économie est aveuglée par l’attrait du court terme. Une des façons de récompenser la patience d’actionnaires plus stables serait peut‑être de leur accorder un droit de vote multiple.



En ce qui concerne plus précisément le besoin de financement des PME, on pourrait développer la piste de fonds d’investissement spécifiques pour les PME. Cette piste peut être développée avec en parallèle un marché professionnel pour les micro‑obligations.



Propositions



Il est essentiel de stimuler une prise de conscience de toutes les options de financement qui existent, qu’elles émanent de programmes publics, d’investisseurs privés ou de banques. Si les pouvoirs publics décident d’intervenir dans le processus de financement, ils doivent veiller à ce que cela se passe toujours dans un cadre de partage des risques où les moyens publics ne sont affectés qu’en complément de fonds privés. Il faut veiller à ce que le système fiscal ne soit pas encore plus accablant pour les PME et que les investisseurs institutionnels soient encadrés de façon responsable, ce qui implique en outre qu’il faille prendre au sérieux le programme relatif à la gouvernance d’entreprise. Il est urgent de reconnaître combien la question des cautions pour l’obtention d’un crédit est à traiter de manière spécifique quand il s’agit d’une PME, et d’utiliser l’informatique pour comprimer les coûts administratifs dans le cadre du financement des PME.