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Le Belge gagne plus que ne le permet la productivité

Pour augmenter la compétitivité des entreprises belges, la Commission européenne a formulé des recommandations sur la compétitivité des coûts. A la demande de la CE, Itinera a analysé la situation actuelle en Belgique. Le rapport révèle qu’en ne mettant pas les recommandations pleinement en œuvre, la Belgique est sous-performante en matière de compétitivité des coûts. Dans le débat sur la compétitivité de l’économie belge, beaucoup d’attention est accordée au coût salarial élevé dans notre pays. Le fait que les salaires belges soient réellement problématiquement élevés dépend en grande partie de l’équilibre entre les différences de coût salarial et les différences de productivité. Les pays ayant une productivité relativement élevée restent compétitifs, malgré des salaires relativement élevés. Afin de rester compétitif, l’évolution salariale doit être étroitement liée à l’évolution de la productivité. Et cette loi n’est plus respectée dans notre pays. Seulement 35 % de l’évolution salariale sont le résultat de la productivité.



Itinera appelle le gouvernement à prendre les recommandations de la Commission européenne au sérieux, et à lutter contre le découplage des salaires et de la productivité.



La Commission européenne appelle la Belgique à intervenir




Afin d’accroître la compétitivité des entreprises belges, la Commission européenne a formulé quelques recommandations sur la compétitivité des coûts. Ainsi, la Belgique devrait assurer un meilleur rattachement de l’évolution salariale à l’évolution de la productivité. La Belgique a déjà pris des mesures dans la bonne direction mais, en ne mettant pas pleinement en œuvre les recommandations, reste sous-performante en matière de compétitivité des coûts.



La Commission européenne conclut que des mesures structurelles sont nécessaires de manière urgente pour prévenir le découplage de l’évolution salariale et de l’évolution de la productivité nationale dans le futur.



Seulement 35 % de l’évolution salariale résultent de l’augmentation de la productivité



Selon l’analyse d’Itinera, l’évolution salariale dans l’industrie belge dans la période 2002- 2009 ne peut être expliquée que pour 35 % par une augmentation de la productivité. En d’autres termes : 65 % de l’évolution salariale dans ces 10 secteurs industriels n’ont rien à voir avec l’évolution de la productivité du travail. Cette évolution contraste fortement avec l’Allemagne, où l’évolution salariale peut être expliquée pour 68 % par l’évolution de la productivité.



Les données d’exploitation disponibles (voir annexe 1) montrent que c’est en Belgique, dans chaque secteur, que le découplage entre la productivité du travail et les salaires réels est le plus important.



Prenez les recommandations de la Commission européenne au sérieux



Les gouvernements belges ne semblent pas faire de la mise en œuvre des recommandations de la Commission européenne une priorité. Les points névralgiques connus de notre économie ne sont pas éliminés, un mauvais signal pour les investisseurs. Toutes les recommandations ne peuvent être



Luttez contre le découplage des salaires et de la productivité




Le renversement du découplage des salaires et de la productivité nécessite des ajustements du mécanisme d’indexation des salaires et du fonctionnement du marché du travail belge. Le faible pouvoir explicatif intra-sectoriel de la productivité pour l’évolution salariale montre que ce couplage devrait être suivi au niveau de l’entreprise. À tout le moins, il devrait être possible de permettre une plus grande variation d’exploitation dans les accords sectoriels. Mais au sein des entreprises également, les salaires et la productivité peuvent être mieux harmonisés en ajustant le système de management.



Pour plus d’infos, contactez Johan Albrecht ( senior fellow Itinera Institute ) : 0476-51 15 43



 



Annexe 1 : Tableau – Evolution des salaires réels en 2002-2009 ; impact de la productivité du travail



Source : propres calculs basés sur la base de données AMADEUS



 



pr14_competitivite_johan_fr.pdf
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