Vers l'aperçu

Quel est l’état de santé des soins de santé mentale en Belgique? La réalité derrière les mythes

Les troubles psychiques forment, avec un taux de 34 %, la cause la plus importante d’incapacité de travail de longue durée. 1 patient sur 2 ne reçoit pas de soins. Seul 1 patient sur 4 reçoit des soins appropriés. Les soins viennent souvent trop tard. Itinera appelle à agir.



Dans son rapport « Les soins de santé mentale en Belgique sont-ils sains ? » l’Itinera Institute  fait  un  tour  d’horizon  des  manquements  dans  les  soins  de  santé  mentale. Les  troubles psychiques  sont en Belgique  la  cause  principale d’invalidité,  27 %  de l’absentéisme  de  longue  durée  ont  une  cause  psychique  et  l’espérance de  vie  des  patients  psychiatriques  est  plus  courte  de  15  ans  en  moyenne.



1  patient  sur  2  ne  reçoit  pas  de  soins,  seuls  25  %  reçoivent  des  soins  appropriés.  Les  soins  viennent  souvent  trop  tard.  Au  niveau  mondial,  la  Belgique  reste ‘leader’ pour ce qui concerne l’admission de patients dans des institutions psychiatriques.  La  Belgique  est  à  la  traîne  et  doit  passer  à  l’action  d’urgence.



Itinera plaide pour une correction fondamentale du financement des soins de santé, pour l’intégration des soins dans la société comme alternative à l’admission des patients dans des institutions psychiatriques, pour un recentrage sur la qualité dans l’intérêt de tous les acteurs, pour qu’on mise sur la détection précoce et pour que les besoins réels en prévention et en soins soient rencontrés.



 



Les troubles psychiques sont la cause principale d’invalidité



Les troubles psychiques arrivent en tête des causes d’invalidité avec 34 %. La dépression, la dépendance à l’alcool et la démence sont les plus fréquents. 27 % de l’absentéisme pour cause de maladie de plus de 15 jours ont une cause psychique. Le mal-être psychique est coresponsable de 25 % de toutes les indemnités d’incapacité de travail. Le présentéisme, avec une productivité inférieure au travail, a presque doublé en Belgique en cinq ans de temps auprès des personnes souffrant d’une affection psychique modérée. La Belgique a ainsi dépassé la moyenne européenne. Les patients psychiatriques ont, en moyenne, une espérance de vie plus courte de 15 ans, principalement en raison de causes physiques. Il existe en outre une forte corrélation négative entre les troubles psychiques et la condition socio-économique au sein de la population belge, avec une composante intergénérationnelle de 30 à 70 %.

 



1 patient sur 2 ne reçoit pas de soins, seul 1 patient sur 4 reçoit des soins appropriés



Dans tous les pays, il existe un fossé entre les besoins en soins et les moyens pour y remédier. En Belgique, 46 % des personnes souffrant d’une affection grave qui consultent un médecin, ne reçoivent ni médication ni thérapie, ce qui signifie concrètement qu’environ la moitié ne reçoit pas de traitement. 25 % d’entre eux reçoivent uniquement des médicaments et 3,8 % uniquement une thérapie. Pour certains groupes-cibles, les temps d’attente dans les soins de santé mentale vont jusqu’à un an.

 



La qualité des soins peut être améliorée



La qualité des soins en vue de notre bien-être psychique peut être améliorée. Quelques chiffres :



•       Près de 20 % d’utilisation de psychotropes



•       La Flandre a un taux particulièrement élevé de réadmissions dans les 30 jours dans des hôpitaux psychiatriques : 25 % en cas de schizophrénie, 20 % en cas de dépression maniaque



•       Consommation d’alcool problématique de 10 % et en hausse



•       Les séjours de longue durée influencent négativement les chances de réintégration.

 



La Belgique est ‘leader’ mondial pour l’admission de patients dans des institutions psychiatriques



Les pouvoirs publics font des efforts pour renverser la situation sous la forme de projets de réseaux (article 107), de plans de gestion ciblés de pointe (prévention des suicides, p. ex.) et par le développement d’indicateurs de qualité.



Mais  le budget des soins de santé mentale en Belgique est  inférieur d’un tiers à celui des pays voisins. Les effets de retour positifs sont négligés. Cela fait des décennies que nous coltinons la tache noire de l’internement. Après le Japon, la Belgique est à l’échelle mondiale le pays qui persiste le plus dans l’admission de patients dans des institutions psychiatriques au lieu d’intégrer les soins dans la société. L’État accorde aux patients les moyens pour séjourner dans une institution psychiatrique, mais en bien moindre mesure les moyens pour éviter un tel séjour ou pour être réintégré à temps dans la société.

 



L’intégration des soins dans la société comme alternative à l’admission dans des institutions psychiatriques



Élevez les soins de santé mentale au rang de composante à part entière et normale de la société, ce qu’ils auraient dû être depuis longtemps. Ceci s’applique aux TIC, à l’innovation, à la recherche et au rôle des experts du vécu. Convertissez un tiers des lits psychiatriques à court terme d’une manière responsable en modes alternatifs de soins au sein même de la société. La clé réside dans la modification du financement et de l’engagement d’effectifs des prestataires de soins, dans les contributions propres des patients, et dans la responsabilisation de l’enseignement et des employeurs.



Pour des informations détaillées, vous pouvez consulter l’étude sur www.itinerainstitute.org


pr10_soinsdesante_mentale_fr.pdf
(87.17 Ko) Téléchargement
pr10_soinsdesante_mentale_fr.pdf
(87.17 Ko) Téléchargement