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Elections 2014 - Emploi: Let op met mini-jobs

L’appel récurrent à la création en Belgique de mini-jobs selon le modèle allemand, est surtout un aveu de faiblesse qui trahit un manque d’inspiration politique. La Belgique connaît déjà un système en expansion de jobs bon marché, flexibles et à temps partiels soutenu par les pouvoirs publics : les chèques services. Abaisser le seuil d’accès à l’emploi présente des avantages indéniables. Mais un sous-statut spécifique peut avoir des effets pervers sur les carrières et le marché du travail, surtout pour les plus faibles. Il faut donc bien réfléchir aux modalités de mise en œuvre. Mais il est encore préférable d’apporter un soutien sur mesure à chaque demandeur d’emploi. Nous pouvons ainsi conserver en grande partie les avantages des mini-jobs tout en évitant une bonne partie de leurs désavantages.



Que doivent faire les responsables politiques afin de maximiser les chances de chacun sur le marché du travail ? Ils doivent investir dans l’enseignement et la formation, afin d’améliorer la qualité de l’afflux sur le marché du travail. Ils doivent favoriser l’ascension professionnelle par un investissement permanent dans la formation en cours de carrière. Ils doivent éviter tout effet artificiel d’aspiration vers le bas afin de ne pas emprisonner les travailleurs dans des emplois précaires. Ils doivent éviter l’afflux de travailleurs dans le bas du marché du travail, par exemple par le biais d’une bonne politique migratoire. Et ils doivent veiller à faciliter l’ascension des échelons professionnels en réduisant la rigidité et le coût du travail.



Plaçons le modèle des mini-jobs à côté de cette liste et le résultat n’est pas très encourageant. Un statut spécial de travail peu rémunéré n’aide en rien l’enseignement, la formation ou la formation continue. Il ne stimule pas la mobilité ascendante des travailleurs vers des emplois plus qualifiés, mais implique plutôt un effet d’aspiration vers l’offre d’emplois au mini-format. Bien entendu, le mini-job crée une plate-forme pour des emplois flexibles et bon marché, diminuant ainsi le seuil d’accès à l’emploi. Ceci est incontestablement positif pour les plus défavorisés sur le marché du travail, pour lesquels les seules alternatives sont le chômage ou le travail au noir. Malheureusement, le mécanisme mène plus souvent pour eux (pour l’instant) à l’enfermement qu’à l’émancipation, sert plus de filet de sécurité que de tremplin vers une carrière normale.



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