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Elections 2014 - Financement: Encourager des innovations comme le financement participatif (crowdfunding)

Le financement participatif est une autre façon de financer les projets en réunissant bailleurs et emprunteurs sur une plate-forme (en ligne). Il y a donc un contact direct entre investisseurs et emprunteurs. Les fonds des investisseurs sont attirés via une plate-forme (en ligne) et prêtés ensuite aux consommateurs et aux entreprises.



Il s’agit généralement de projets à petite échelle de nature idéelle ou commerciale, par exemple l’octroi d’un microcrédit, le financement d’une entreprise en formation ou l’édition d’un livre. Cette forme de financement alternative peut apporter une valeur ajoutée aux possibilités de financement offertes. Les études révèlent que dans les phases initiales d’un nouveau projet, les investisseurs sont souvent locaux. Il y a de très bonnes raisons à cela, notamment l’importance des relations personnelles et la confiance générée par une interaction directe. Le manque de données dites ‘dures’, qui empêche les entreprises de trouver facilement des moyens, ne peut souvent être compensé que par des contacts personnels et des formes d’informations ‘douces’. Le financement participatif peut permettre aux entrepreneurs de trouver des moyens financiers au‑delà du cercle de leurs connaissances proches, et ce dès la phase précoce de leur projet. Cette méthode connaît une forte croissance dans le monde, quel que soit le secteur où elle est pratiquée. On distingue cinq modèles de financement participatif :



1.            Crowd donation : don limité en signe d’appréciation.



2.            Crowd sponsoring : le financeur obtient de la publicité en contrepartie.



3.            Crowd pre-selling : le financeur reçoit le produit avant la vente sur le marché.



4.            Crowd‑lending : le prêt de pair à pair, avec intérêt.



5.            Crowd equity : financement participatif en capital, le financeur obtient des actions.



 



Compte tenu de la crise, il est extrêmement important que les entreprises puissent disposer de suffisamment de moyens afin de surmonter le fossé entre financement propre et crédit bancaire. Diverses initiatives montrent qu’il y a de l’argent disponible mais en petites quantités. Le fait que les montants concernés soient relativement modestes peut en outre justifier qu’il s’agit d’initiatives prises en dehors du marché boursier. L’interaction directe que permet la technologie peut également s’avérer essentielle pour vaincre les réserves de la population à s’engager dans des participations.



Un avantage spécifique au financement participatif est l’attention que ce dernier permet de générer pour l’entrepreneur et son projet, ce qui peut aussi être atteint par exemple via l’interaction des réseaux sociaux. De petites initiatives de cette nature peuvent également attirer l’attention de futurs investisseurs sur la qualité de l’entrepreneur et de son projet, et remédier ainsi au problème de la disponibilité d’informations.



Proposition : développer des plates-formes de financement participatif



Il est évidemment important que les attentes par rapport aux chances de réussite d’un projet soient réalistes, car il s’agit quand même de capital‑risque. C’est la raison pour laquelle les plates‑formes de financement participatif ont aussi un rôle très important à jouer en matière d’information. Si un projet échoue, il est important que la plate-forme communique de manière transparente à ce sujet. Kickstarter est ainsi une plate-forme réputée qui a permis à 2,5 millions d’investisseurs de financer quelque 30.000 projets pour un montant total de 350 millions de dollars.



En ce qui concerne la question de l’information sur la qualité et l’intégrité de l’entrepreneur, il est possible d’y répondre de plusieurs façons, par le biais de systèmes de réputation et de feedback. La plate‑forme de financement participatif peut aussi jouer un rôle dans ce contexte, mais il faut veiller à toujours préserver un juste équilibre entre transparence et excès d’administration. Aux États‑Unis, l’autorité de surveillance du marché (SEC) effectue également des contrôles afin que les plates‑formes prennent des initiatives pour lutter contre le risque de fraude et assurer la formation des investisseurs. Il est en outre essentiel de fixer une limite pour les capitaux levés. Pas mal de leçons peuvent être tirées à cet égard d’initiatives telles qu’eBay pour informer les participants sur les risques.



 



Proposition : définir des labels de qualité et prendre garde à la surrèglementation



Ce qui peut avoir un important effet multiplicateur, c’est lorsque des fonds de capital‑risque et capital‑investissement réputés s’engagent à investir si un projet initialement lancé par le biais d’un financement participatif atteint des objectifs définis au préalable. Ces fonds pourraient jouer un rôle constructif en attribuant des labels de qualité aux initiatives de financement participatif.



Il y aura sans aucun doute de gros échecs. Fraude, incompétence, mauvaise idée, malchance… : tout cela est en partie inhérent au capital-risque. Le financement participatif va encore passer par des phases d’essais et erreurs, c’est inévitable pour donner de réelles chances à l’innovation. Le public peut être protégé en instaurant une limitation au niveau du montant des participations individuelles. Mais comme la fixation de limites par rapport au total des montants levés peut aussi avoir pour effet de briser l’élan de ce nouvel instrument, la prudence sera de mise à ce niveau.



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