Elections 2014 - Financement: Revaloriser le rôle de la bourse
La sortie du capital-risque peut se faire par le biais d’une reprise de ce capital ou par le biais d’une IPO (introduction en bourse). Cette dernière option étant la plus rentable, cela explique pourquoi le capitalisme risque est beaucoup plus répandu aux États-Unis qu’en Europe. Le marché boursier réservé aux entreprises de haute technologie est en effet plus développé aux États-Unis, et en moyenne, le capital-risque a effectivement
rapporté beaucoup plus là-bas.
Ce qui compte avant tout pour les entrepreneurs, c’est leur liberté de décision. Une IPO offre à l’entrepreneur une option de récupérer du capital-risque tout en conservant le contrôle de son entreprise, pour autant que celle-ci affiche de bons résultats. Ce scénario contraste avec celui où une société est reprise par une autre société bien établie, même si dans ce cas l’entrepreneur peut encore contrôler la gestion journalière.
On voit ici le rôle vital qu’un marché boursier sain peut jouer pour l’entrepreneuriat et la création d’un climat accueillant pour les entreprises novatrices. Il est essentiel que l’entrepreneur ait plus d’options de choix à sa disposition. Certaines entreprises peuvent trouver un avantage dans une reprise par une entreprise mature.
Il est important qu’après être sorti de cette façon du capital-risque, l’entrepreneur concerné soit suffisamment motivé pour se lancer dans un nouveau défi afin que se crée une culture d’entrepreneuriat en série (serial entrepreneurship).
Une cotation en bourse apporte en premier lieu de la visibilité (et de la crédibilité), et facilite le financement des entreprises. La bourse joue également un rôle crucial dans l’obtention de liquidités et la réalisation d’une valorisation sur le marché pour les actionnaires existants (familles, capital investisseurs, capital-risqueurs ou banques). L’émetteur est tenu de respecter les règles de bonne gouvernance d’entreprise et de devenir plus ‘professionnel’. En plus d’être un très important fournisseur de moyens, la bourse peut également permettre d’autres mécanismes de récompense pour les collaborateurs de l’entreprise.
Propositions
Plusieurs propositions peuvent être avancées pour stimuler l’activité boursière en Belgique. Sur le plan fiscal, nous suggérons de maintenir l’actuel régime fiscal libératoire, la suppression de la taxe sur les transactions pour les PME avec une valorisation de marché de moins d’un milliard d’euros, et la non-imposition des dividendes payés en actions. Le gouvernement Di Rupo n’est pas parvenu à étendre à d’autres formes d’investissement à long terme l’exonération fiscale des 1880 premiers euros d’intérêts sur un livret d’épargne. D’un point de vue économique, il nous semble en effet important que dans le contexte actuel, le livret d’épargne ne soit pas avantagé par rapport à d’autres investissements qui peuvent jouer un rôle direct dans le financement de nos entreprises.
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