Elections 2014 - Les soins aux personnes âgées: Résoudre le problème du personnel dans les soins de santé
Exploiter pleinement le potentiel des soins aux personnes âgées en tant que moteur pour la création d’emplois.
À moins que l’on ne puisse augmenter considérablement la productivité, il faudra environ un tiers de personnel en plus pour répondre aux besoins croissants en matière de soins. On s’attend au sein de l’UE à devoir faire face d’ici 2020 à un manque de 1 à 2 millions de professionnels des soins de santé. Pour répondre à ce besoin, il va falloir utiliser le personnel soignant de façon beaucoup plus efficace. Nous en appelons à un débat en profondeur sur les prestations de services des métiers de santé, avec l’implication de tous les acteurs concernés et dans le cadre duquel il convient de s’interroger sur ce à quoi ressemblera la demande en soins de santé dans les années à venir, et ce que cela impliquera pour les groupes professionnels de ce secteur. Il est essentiel que les prestations de services des métiers de santé évoluent d’une approche ‘médicalisante’ et hiérarchisée vers une approche davantage centrée sur le bien-être et la santé.
Il faut avant tout miser sur un glissement des tâches et une différenciation des fonctions, créer suffisamment de niveaux de compétence au sein de chaque métier de la santé, avec un lien entre le salaire et les compétences acquises. Pour pouvoir apporter une réponse à l’augmentation des besoins en matière de soins chroniques, il faut réfléchir à généraliser et à élargir les compétences, plutôt qu’à les spécialiser de plus en plus. La réglementation relative aux prestations de services des métiers de santé (par ex. : AR n°78) doit être revue, pour permettre d’y introduire plus de flexibilité et de délimiter les frontières professionnelles. On peut également introduire plus de variété dans les professions des soins de santé en les décloisonnant et en permettant des prestations dans différents types de services. Pour encourager le fonctionnement en équipes multidisciplinaires, il convient d’organiser, dans le cadre des formations aux professions des soins de santé, des plates-formes d’apprentissage communes où tout le monde apprend à travailler avec tout le monde. Il faut en outre assouplir les exigences de personnel au niveau des établissements, afin de permettre une mise en oeuvre plus efficace des effectifs.
Des investissements dans la technologie permettraient de réduire la charge de travail et ainsi de libérer plus de temps pour des tâches centrées sur le patient, et les tâches purement administratives pourraient idéalement être confiées à des collaborateurs logistiques. Il est également possible d’accorder au professionnel des soins de santé une plus grande liberté de décision et plus de contrôle sur sa situation de travail individuelle, ce qui permettra d’introduire le système d’auto planification dans le cadre d’un travail en équipe. Il convient aussi de mieux adapter la mise en oeuvre de personnel par rapport au besoin réel en matière de soins, et ce en utilisant de meilleurs instruments pour l’évaluation de la lourdeur des soins (par ex. BELRAI). Les pouvoirs publics doivent en outre, avec le concours des employeurs et des organisations de travailleurs, voir où la législation du travail peut être adaptée afin de permettre une mise en oeuvre plus
flexible du personnel. On pourrait par exemple mieux anticiper les différentes phases de vie du professionnel des soins de santé en lui donnant la possibilité de planifier plus lui-même sa propre carrière.
Lisez le rapport complet