Elections 2014 - Soins aux personnes âgées: Vers des soins aux personnes âgées abordables, par la concurrence et une solidarité intelligente

Divers indicateurs montrent que le système actuel de financement des soins de santé a atteint ses limites. Le modèle de financement existant repose sur une part importante de cotisations et de taxes, sur une part importante de contributions propres/tickets modérateurs, et sur une faible part d’épargne et d’assurance complémentaire. Avec la sixième réforme de l’état, les régions se trouvent face à une question fondamentale : vont-elles développer un modèle de financement des soins aux personnes âgées, et si oui, sous quelle forme ? Allons-nous encore ajouter une sécurité sociale régionale à la sécurité sociale fédérale qui craque déjà de tous côtés, ou des alternatives sont-elles possibles et meilleures ? Itinera veut anticiper et rechercher avec un esprit positif des alternatives permettant de compléter les bons côtés du système actuel avec des solutions diverses. Cela ne sera pas simple, en raison des points de vue fortement idéologisés et des intérêts importants en jeu dans le morcellement actuel de l’offre en matière de soins. Il faudra faire des choix fondamentaux qui exigent un large débat public avec tous les partenaires impliqués dans le contexte local de notre pays. Cela ne peut attendre plus longtemps.

Ne pas étouffer le biotope de la croissance économique, mais au contraire lui donner plus d’oxygène

Dans chaque discussion sur un modèle de financement des soins de santé, on constate une tendance à transformer le moyen en l’objectif. C’est-à-dire que l’on ne réfléchit plus à ce que l’on veut atteindre, mais à comment on va le financer. La création de la Vlaamse Zorgverzekering (assurance hospitalière flamande) en est un bel exemple. Pour Itinera, ce sont les objectifs qui doivent venir en premier :

• Réaliser un continuum de services et de produits qui évolue avec le processus de vieillissement et peut donc servir différentes phases de soins.
• Autoriser au maximum le choix et l’autonomie chez le sénior.
• Garantir une concurrence ouverte et honnête entre les différents prestataires de soins et assureurs‑santé.
• Pouvoir encourager de coûteuses innovations qui deviennent progressivement abordables et disponibles pour chacun.

Au vu de ces objectifs, il semble évident que le bon développement des soins aux personnes âgées ne sera pas servi par un modèle de financement global et uniforme où chaque individu est prisonnier d’un cadre standardisé. Nous avons besoin de diversité et de concurrence. Si nous retombons dans un modèle régional de sécurité sociale, nous risquons de nous retrouver paralysés et d’étouffer d’emblée le développement d’une économie dynamique en matière de soins. Itinera plaide pour un système de solidarité intelligente où ce n’est plus le pouvoir qui doit faire plus pour chacun, mais où chacun doit être en mesure de faire plus pour lui-même. L’abordabilité des soins doit avant tout être garantie pour les groupes cibles vulnérables, en affectant les moyens publics de façon sélective et en garantissant de la sorte une protection optimale basée sur la solidarité. Il faut dès lors définir les garanties minimales en matière de soins pour pouvoir établir un package de base. On pourrait imaginer une formule d’assurance collective obligatoire, mais il faudrait alors le faire de telle sorte qu’elle permette la concurrence entre les différentes compagnies d’assurances, tant au niveau du financement qu’au niveau de l’offre des soins financés proprement dits. Avec des règles du jeu ouvertes et identiques pour tous, les assureurs‑santé sont libres de composer eux-mêmes leur propre package. Avec ce package de soins de base et de soins complémentaires, ils doivent être en mesure de prouver, en toute concurrence, qu’ils représentent le meilleur choix pour une couverture de qualité et abordable des risques en matière de soins. Les futurs financeurs doivent être eux-mêmes responsabilisés sur le plan financier, tant pour ce qui concerne la qualité que pour ce qui concerne le financement. Les produits d’assurance devront en premier lieu couvrir les coûts de soins non prévisibles. Des investissements privés devront dès lors être encouragés. Les citoyens peuvent être fiscalement encouragés à prévoir plus de paiements anticipés. Les épargnes et autres assurances complémentaires reçoivent ainsi une plus grande part dans le package total. Tout ceci est combiné avec une régulation ciblée via un équilibrage des risques dans le but de prévenir les risques potentiels (sélection adverse et sélection des risques).

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