Elections 2014 - Soins aux personnes âgées: Vieillir activement et de façon indépendante au sein d’une société inclusive
Le vieillissement de la population est avant tout une question du ‘vivre ensemble’.
Nous devons nous défaire de cette approche binaire qui veut que les séniors résident soit chez eux soit en maison de repos. Notre objectif doit être une société inclusive, au sein de laquelle les séniors peuvent facilement vivre et continuer à participer, même en évoluant progressivement vers une dépendance médicale. Cette société inclusive doit être locale, là où ces personnes ont leurs racines. Une analyse approfondie des nécessités et possibilités locales est le point de départ indispensable d’une nouvelle politique de soins régionale, dont l’objectif premier est une société ouverte à tous les âges. Les villes et les communes devront réfléchir fondamentalement à ce qu’elles veulent organiser elles-mêmes en matière de soins, et à ce qu’elles veulent faciliter seules ou avec le concours d’autres partenaires.
Dans un premier temps, il faudra dresser la carte des lacunes locales/régionales sur le plan de l’offre et des besoins réels en matière de soins, et ce sur la base de pronostics thérapeutiques flexibles plutôt qu’en se basant sur les actuelles normes de programmation, assez incertaines. Le besoin en matière de soins peut être suivi et corrigé au niveau régional par la mise en place d’un système d’enregistrement centralisé. Il faudra en l’occurrence définir l’ampleur des soins auxquels une personne a droit, sur la base de paramètres physiques, psychiques et sociaux. Cela devra se faire à l’aide d’un instrument de classification validé sur le plan intersectoriel. Cette classification doit être flexible et se faire assez régulièrement pour pouvoir être adaptée à l’évolution du sénior et de son environnement.
La politique locale doit en outre miser sur la création de réseaux de services de soins et de logement. Cela permettra une meilleure coordination des soins et la création d’une offre plus transparente. Les soins à domicile doivent se faire de plus en plus dans le cadre d’un système d’équipes bien coordonnées. Nous pensons ici à des équipes multidisciplinaire locales, compétentes à la fois pour les soins et le bien-être, par +/-10.000 habitants. Il faut en outre miser sur des formes alternatives d’habitat, combinant logement et soins. On peut définir dans ce contexte un certificat attestant de l’adaptation du logement aux besoins physiques du vieillissement, et qui reprend tous les critères de base auxquels un logement doit satisfaire. Le marché de la rénovation peut lui aussi être stimulé en prévoyant par exemple des primes à l’adaptation, des taux de TVA préférentiels pour l’adaptation en logements possédant ledit certificat, l’intégration des critères dans les prescriptions d’urbanisme, etc.
Il faut en outre que le débat sur la politique locale en matière de séniors soit ouvert à l’environnement et à la société au sein desquels ces séniors ont une place. Les soins doivent faire l’objet d’un ancrage social, en les réorientant au sein de la communauté et en créant une symbiose entre soins formels et soins informels. Itinera soutient la réalisation d’un audit au niveau de tous les pouvoirs locaux dans le but d’inventorier les environnements adaptés aux besoins des aînés. Nous pourrions nous inspirer à ce niveau de l’exemple de ce que l’OMS a choisi d’appeler des ‘Villes amies des aînés’ (age friendly cities). Une commune conviviale envers ses aînés favorise un vieillissement actif de sa population car elle améliore la qualité de vie des séniors en optimalisant leur environnement physique, matériel, naturel et social.
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