Vers l'aperçu

Graphique électoral : Évolution de la marge de réserve belge sans investissement de remplacement

Le financement bancaire sous pression



Si nous voulons donner toutes ses chances à la prospérité, il est essentiel de lancer de nouveaux projets et de trouver à financer l’innovation. L’analyse des sources de financement de nos entreprises révèle l’importance du financement interne et le poids élevé des capitaux propres en Belgique. Depuis la crise, on note une nette tendance des entreprises à augmenter leur capital ou à contracter des dettes non bancaires plutôt qu’à se faire financer par les banques. Si nous voulons mener avec bon sens le débat sur le financement des entreprises, il est important de bien cadrer le phénomène de rationnement du crédit. Aujourd’hui, le faible niveau des taux d’intérêt est trop souvent invoqué pour affirmer que, dans de  telles conditions, il est impossible d’avoir un problème de financement. C’est faire peu de cas de plusieurs décennies d’études économiques sur l’information asymétrique et ses conséquences. Nos manuels d’économie démontrent pourtant qu’avec des informations parfaites, les arbitrages bancaires et autres n’ont pas de raison d’être.



L’évaluation des risques et de la rentabilité des projets est et restera toujours un processus imparfait. Le taux d’intérêt est en ce sens un instrument de screening parmi de nombreux autres. Des taux d’intérêt plus élevés peuvent amener les entreprises à envisager des projets assortis de risques plus élevés, qui auraient certes une plus petite chance de réussite mais un plus grand rendement en cas de réussite. Cela veut cependant aussi dire que les prêteurs décrochent à partir d’un certain seuil, parce qu’ils estiment que le rendement escompté ne peut plus justifier les risques.



Le taux du marché peut donc être bas, mais présenter d’autre part une forme de rationnement du crédit. Certains projets sont rejetés à cause des risques qu’ils présentent, même s’ils promettent des rendements plus élevés. Outre le taux d’intérêt en tant que prix, le volume du crédit est un élément crucial pour faciliter les investissements.



L’importance du capital-risque



Compte tenu des éléments développés ci-dessus, il est extrêmement important qu’il y ait suffisamment de capital-risque disponible pour de jeunes entreprises novatrices. Un horizon de plus de 8 ans est souvent exigé dans ce contexte. Ce sont donc celles qui parviennent à surmonter l’attrait du court terme qui enregistreront une valeur ajoutée réelle et durable lors de la récupération du capital. Les jeunes entreprises expliquent qu’outre les moyens des capital-risqueurs, elles en apprécient également les conseils.



Un climat d’entrepreneuriat suffisamment attrayant est la base de tout



Les investissements dans les entreprises de haute technologie méritent une attention particulière. Il est en effet très important de protéger la propriété intellectuelle, et les états de droit ne partagent pas tous la même culture par rapport aux infractions dans ce domaine. Il ne s’agit pas seulement de surveiller tous les instruments de financement, mais aussi de préserver la cohérence des différentes initiatives. Il faut des rapports équilibrés entre le public et le privé, tout en respectant les 10 autres commandements de la politique industrielle. Les PME doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement pour devenir ‘investment ready’, également pour les capitaux risques (venture capital) et les capitaux-investissement (private-equity). Une des options qui se présentent aux PME est de collaborer avec de grands groupes ou des réseaux internationaux de produits pour le financement de projets spécifiques.



Propositions

Notre pays doit faire du développement du capital-risque une priorité. On constate encore toujours une progression du crédit sur le plan macroéconomique, mais il faut absolument prendre conscience du fait qu’à tout moment, selon leur contexte et leur activité, certaines entreprises peuvent rencontrer des problèmes de financement. D’autre part, les pouvoirs publics imposent régulièrement aux entreprises des exigences qui pour les PME sont difficiles à supporter en raison de leur taille plus limitée. Ces exigences partent généralement de bonnes intentions sur le plan de la protection des consommateurs ou de la défense des intérêts des travailleurs ou des investisseurs, mais il est impératif d’éviter que de telles mesures ne nuisent au développement des PME.