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La Belgique est une nation d’immigrants

La Belgique  est une nation d’immigrants



La Belgique  est devenue une nation  d’immigrants: 25% de la population est d’origine étrangère. Les prévisions  anticipent une tendance  croissance et un renforcement de l’origine migratoire de notre nation.



Itinera plaide pour  une politique d’intégration qui mobilise  tous les niveaux et qui se base sur un consensus large.



L’Itinera Institute lance une série d’études et de débats autour du thème de la “mobilisation pour l’intégration”. Laurent Hanseeuw (fellow Itinera Institute) présente dans son rapport que la Belgique est devenue une nation de migrants. La Belgique a connu une arrivée de près d’un demi-million de personnes durant la première décennie du siècle, proportionnellement plus que le Canada ou les Etats-Unis. Des chiffres, il ressort que 25% de la population est étrangère  ou d’origine étrangère (deuxième génération). Les dix plus grosses villes du pays accueillent près de 90% des migrants. L’intégration des migrants se situe donc principalement au niveau des politiques de la ville. Suivant les prévisions existantes, les migrations vont se maintenir et repré- senteront au moins 60% de la croissance démographique d’ici à 2060. Itinera plaide pour une politique d’intégration qui mobilise tous les niveaux et qui se base sur un consensus large.



Jozef De Witte (directeur du Centre pour l’Egalité des Chances) constate que la politique d’intégration connaît de nombreux écueils, mais qu’elle ne peut échouer. Il plaide pour une politique d’intégration basée sur les résultats, avec une mission claire, des instruments politiques concrets et avec une attention constante aux résultats. Rachida Azdouz, spécialiste des relations inter- culturelles à l’Université de Montréal, donne sa vision basée sur le modèle canadien: le débat stérile sur la société multiculturelle doit être dépassé. Il ne s’agit pas de transiger et de présenter les choix en ou/ou mais en et/et: un mono civisme combiné à une réalité interculturelle.



Le Belge doit s’en rendre compte: la Belgique  est devenue une nation d’immigrants



Le Belge ne s’en rend pas bien compte mais la Belgique est devenue une nation d’immigrants. La Belgique a connu une arrivée nette de près d’un demi-million de personnes les dix dernières années, soit proportionnellement plus que des pays traditionnels d’immigration tels que le Canada ou les Etats-Unis (voir graphique 1). Des chiffres, il apparaît que 25% de la population belge est d’origine étrangère: 10% sont des étrangers, 7,5% des Belges nés étrangers et 7,5% des personnes de la seconde génération (voir graphique 2).



1 personne  sur 2 sera d’origine étrangère d’ici à 2060



La dernière décennie, la migration des étrangers vers la Belgique a connu une tendance croissance et celle-ci ne va probablement pas retomber directement. Il apparaît, selon les estimations du Bureau du Plan, qu’au moins 60% de la croissance démographique proviendra de l’immigration d’ici à 2060. Une natalité moyenne de 4 enfants par femme pour les étrangers  non- européens et une immigration soutenue vont encore renforcer le caractère divers de notre pays. L’intégration est le plus gros défis de société de notre pays: ou bien nous en faisons un succès, et cela peut être une base formidable pour un futur prospère. Ou bien nous échouons,  et nous vivrons chaque année un peu plus sur une bombe démographique et sociologique à retardement.



Les 10  plus grosses villes accueillent  90% des migrants



Il y a surtout une arrivée massive des migrants dans les grandes villes. Anvers et Bruxelles accueillent annuellement environ 50% de tous les immigrants en Belgique. Les 10 plus grosses villes représentent près de 90% de l’accueil des migrants en Belgique. L’intégration des migrants est aussi et surtout un défi pour les politiques de la ville.



Il manque de mobilisation et d’instruments de mesure  pour  l’intégration en Belgique



Il manque d’indicateurs en Belgique pour mesurer les résultats de l’intégration. L’indice MIPEX, un indicateur qui permet d’effectuer des comparaisons internationales, donne une bonne synthèse de l’investissement qu’un pays met en termes de moyens pour promouvoir l’intégration, mais trop peu les résultats de ces moyens. Les statistiques qui permettent de mesurer les résultats sur le terrain de l’enseignement, du marché du travail, de la participation politique, etc. sont incomplètes et difficilement comparables. Il faudrait encore  beaucoup d’efforts pour permettre la mise sur pied de statistiques complètes, dans tous les domaines, et comparables sur le plan international.



Il faut une mobilisation des politiques à tous niveaux et établir un large consensus pour réussir une stratégie d’intégration ambitieuse.



Jozef De Witte:  La politique d’intégration a un gros problème, mais  ne peut pas échouer.



Jozef De Witte, directeur du Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme (CECLR) fait un constat sans appel: la politique d’intégration a un gros problème, mais elle ne peut en aucun cas échouer. Il insiste sur la responsabilité collective, aussi bien sur le terrain de l’acceptation sociale, que de l’interaction humaine et de la participation dans tous les aspects de la vie en société. «Failure is not an option» : la Belgique a besoin d’une politique d’intégration orientée résultats, avec une mission claire, munie d’instruments politiques et avec une attention constante portée aux résultats. Aussi bien sur les composants  d’une intégration réussie que sur la nécessité d’intégration des immigrants existent une expérience et un discernement.



Nous manquons d’une vision, d’une coordination de nos politiques à tous niveaux et d’un large consensus sociétal sur le fait que l’intégration est un processus à deux sens, avec des efforts mutuels à fournir de la part tant des immigrants que des autochtones.



Rachida  Azdouz  présente  les grandes lignes des modèles  d’intégration existants



Rachida Azdouz, spécialiste des relations interculturelles à l’Université de Montréal, présente les grands «modèles» d’intégration existants: le débat stérile sur «l’échec» du modèle multiculturel doit être dépassé. Il n’est pas question de poser le débat en termes d’où/ou mais bien en termes de et/et: un mono civisme combiné à l’interculturel. Un pays d’immigration  qui réussit le  défi de  l’intégration  définit d’une  part  un socle  commun définissant le principe  de citoyenneté, qui est identique  pour chacun. Il laisse, d’un autre côté, l’interculturalité s’exprimer, qui mène à des enrichissements mutuels. Pour réussir cette combinaison, la participation de chacun, un consensus et une vision commune sont nécessaires. Sur ce point, la Belgique est encore loin d’y réussir.



 



Les rapports de Laurent Hanseeuw, Jozef De Witte et Rachida Azdouz peuvent être téléchargés sur www.itinerainstitute.org



 



Annexe : graphiques



Graphique 1  Proportion du solde migratoire en % de la population entre 2001 et 2010



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